Filière riz: Les producteurs dénoncent une mauvaise distribution des semences et matériels agricole
Les riziculteurs ivoiriens regroupés au sein de l’Oia-Riz (Organisation interprofessionnelle agricole-Riz) sont déterminés à accompagner l’Etat dans sa quête d’une autosuffisance en riz afin de réduire considérablement sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur à l’horizon 2030.
Dans l’attente de la concrétisation de cette politique volontariste, les riziculteurs ivoiriens sont de plus en plus inquiets. Cette crainte est la conséquence de la mauvaise politique de distribution des semences, des intrants et des matériels agricoles mise en place par les structures de la tutelle. Pour ces producteurs, tout ce qui concourt à la production du riz doit relever de la compétence des acteurs eux-mêmes, mais non pas d’autres personnes qui ne s’y connaissent pas. Ces derniers disent convaincus que les matériels agricoles n’atteignent souvent pas la vraie cible, représentée par les riziculteurs. Le fait remarquable est que, pendant que certains acteurs sont servis en intrants une à deux reprises, d’autres n’en reçoivent même pas du tout. Des situations qui impactent négativement le mécanisme de production de riz conformément à la volonté du gouvernement qui entend réduire l’enveloppe consacrée à l’achat du riz venant de l’extérieur. Ces remarques ont été faites par M. Diabaté Mory, président de l’Oia-Riz, le vendredi 06 octobre 2023, au cours d’un panel organisé en marge du Sara qui se tient depuis le 29 septembre au Parc des expositions d’Abidjan. «Il faut donner les machines agricoles à ceux qu’il faut», plaide le président de l’Oia-Riz, avant de préciser que l’activité de production du riz est une affaire des riziculteurs, mais non une affaire d’arrivistes. A entendre M. Diabaté Mory, la condition sinéquanome pour relever le défi de l’autosuffisance en riz, c’est de mettre à la disposition des acteurs ce dont ils ont besoin pour travailler. Toute chose qui, selon lui, pourra à terme réduire la dépendance de la Côte d’Ivoire en riz vis-à-vis de l’extérieur qui peine d’ailleurs à couvrir les besoins des pays consommateurs. «On ne peut plus compter sur l’extérieur », indique M. Diabaté Mory. Selon le président de l’Oia-Riz, ‘‘si nous voulons assurer notre indépendance en riz, il nous faut donner des moyens’’. Parmi les moyens, il met en priorité semences estimées à plus de 32 000 tonnes. A ce niveau, les acteurs peuvent se tranquilliser. Le Firca, (Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles), selon M. Diabaté Mory, a promis à l’Oia-Riz, un soutien financier pour l’achat d’intrants à hauteur de 25 millions de Fcfa.