Népal: les raisons d’un transport aérien de plus en plus périlleux
Dimanche 15 janvier dernier, au moins 68 personnes sont mortes dans un crash d’avion au Nepal. Le plus lourd bilan depuis trois décennies.
Le bimoteur ATR 72 de la compagnie Yeti Airlines en provenance de la capitale Katmandou avec 72 personnes à bord – 68 passagers et les quatre membres de l’équipage – s’est écrasé dimanche vers 5 h 15 GMT, alors qu’il approchait de l’aéroport local de Pokhara.
Un drame qui rallume les projecteurs sur un pays où le transport aérien si nécessaire est tout aussi délicat. Ces dernières années, l’aviation civile népalaise dont le rôle est essentiel pour ravitailler les régions reculées du pays et y acheminer randonneurs et alpinistes, a connu un véritable essor.
Parallèlement, les accidents d’avions aussi. En mai 2022, 22 victimes ont péri à bord d’un Twin Otter de Tara Air qui s’est écrasé à Sanosware. Sur les 10 dernières années, 20 accidents d’avions ont été recensés au Népal. Ce pays situé entre l’Inde et le Tibet est réputé pour ses temples et ses montagnes de l’Himalaya, notamment l’Everest. La chaîne de montagne dans le pays combiné à une situation climatique parfois difficile (vents forts, orages…), et de nombreux aérodromes en pente rendre parfois périlleux les manœuvres des pilotes. En 2002, le pays comptait 45 aéroports, dont un seul aéroport international.
Le Népal compte les pistes d’atterrissage les plus éloignées et les plus délicates du monde. L’aéroport de la ville de Lukla, à 2 845 mètres d’altitude dans le nord-est du Népal, est considéré comme le plus dangereux du monde. A tout ceci s’ajoute selon l’AFP, l’insuffisance de formation des pilotes et de maintenance des appareils. L’Union européenne a interdit à tous les transporteurs népalais d’accéder à son espace aérien pour des raisons de sécurité, de non-conformité aux normes de surveillance réglementaires.
Selon les informations fournies sur les nationalités des personnes à bord lors du crash du 15 janvier 2023, on dénombre : cinq Indiens, quatre Russes, deux Sud-Coréens ainsi que quatre passagers en provenance respectivement d’Argentine, d’Australie, de France et d’Irlande et 57 népalais.